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mardi 8 janvier 2008

Montluçon, une ville de gauche ?

Sur le site du Ministère de l'intérieur et de l'outre mer, on peut trouver les résultats de chaque élection pour la commune de Montluçon depuis les municipales de 2001. Muni de ces résultats et de ma calculatrice, j'ai relevé plusieurs points qui me paraissent essentiels concernant la sociologie électorale montluçonnaise ces dernières années. Cet article me permettra d'en développer quelques uns.


Montluçon est-elle une ville de gauche ?



Sur le plan historique, c'est incontestable. En témoigne le fait que la quasi-totalité des maires montluçonnais du XXème siècle étaient étiquettés à gauche.

Sur le plan électoral ces dernières années, ça l'est aussi. En effet, depuis 2001 chaque élection ou presque se caractérise par un vote à gauche plus massif que la moyenne nationale.

Plusieurs résultats témoignent de l'ancrage à gauche de la cité bourbonnaise.

Élections présidentielles de 2002: Au premier tour, si l'on fait le total des votes pour les candidats de gauche, on s'aperçoit qu'ils totalisent 50,01% des voix. La droite est battue sur la commune puisqu'elle ne recueille que 49,99% avec l'aide de Jean Saint-Josse et Corinne Lepage. L'avance est courte, certes, mais prend toute sa dimension lorsque l'on effectue les mêmes calculs avec les résultats nationaux: 42,87% pour la gauche et 57,13% pour la droite. La différence est frappante. Contrairement au vote national, Montluçon place Lionel Jospin en seconde position largement devant Jean-Marie Le Pen. Le vote communiste y est aussi beaucoup plus présent. La victoire de Jacques Chirac au second tour est logiquement plus large à Montluçon que sur l'ensemble de la France.

Les élections régionales de 2004 en sont elles aussi la démonstration puisque Pierre-Joel Bonté totalise 57,39% des voix au second tour, contre 52,37% sur l'ensemble de l'Auvergne. Il est aussi intéressant de noter que le candidat communiste, André Chassaigne, termine légèrement devant le candidat socialiste au premier tour. Encore une spécificité montluçonnaise puisque ce dernier se fait distancer de 15 points sur la région.

La puissance de l'électorat communiste montluçonnais cette année est confirmé par les élections européennes puisque leur liste atteint 15,76% à Montluçon contre seulement 6,22% sur l'ensemble de la circonscription Massif Central - Centre. Catherine Quy-Quint (PS) fait en revanche un score légèrement inférieur à celui de la circonscription mais domine tout de même tous les autres candidats. Le total de la gauche est encore largement supérieur à celui de la droite (divers mis à part), et cet écart est là encore plus important qu'au niveau de la circonscription.

Le Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen voit la victoire du "non" s'amplifier à Montluçon (59% contre 54% sur la France entière). Cet écart peut s'expliquer par la force de l'extrême gauche locale, mais reste difficile à analyser compte tenu de la complexité de composition du vote "non".

Les élections présidentielles de 2007 permettent une photographie plus récente des votes sur la commune. La gauche totalise 44,53% des suffrages au premier tour (36,43% au plan national) alors que la droite atteint 38,07%. François Bayrou réalise 17,40% mais ce vote est lui aussi difficile à analyser. Tous les candidats de gauche font mieux à Montluçon que sur la France (à l'exception de Shivardi et Bové), alors que tous les candidats de droite font moins bien. Segolène Royal devance Nicolas Sarkozy. C'est encore le cas au second tour où la candidate PS l'emporte très nettement sur la commune, alors qu'elle perd de la même manière sur le pays.

Cependant, deux exceptions existent:

Tout d'abord, les élection municipales de 2001 où la liste menée par Daniel Dugléry devance très nettement celle de Jean-Claude Micouraud (57,44% contre 42,56%).

Ensuite, les législatives de 2002 où gauche et droite font jeu égal au premier tour, mais où le maire de Montluçon l'emporte sur sa ville au second tour avec 52,15% des voix. Il échoue cependant au niveau de la circonscription où Pierre Goldberg l'emporte.

Ces deux revers aux élections locales pourraient laisser penser que la personnalité de Daniel Duglery a eu raison de l'ancrage à gauche de la ville. Pourtant, les législatives de 2007 viennent infirmer ceci puisque cette même personnalité est battu pour la première fois dans sa ville pas Bernard Lesterlin (50,34% des suffrages) qui l'emporte aussi dans la circonscription. Au premier tour, les deux camps faisaient à peu près jeu égal (légère avance pour la droite).



Après analyse de tous ces résultats, il apparaît de manière incontestable que Montluçon est bel et bien une ville de gauche. Les élections municipales (et locales d'une manière générale) mettent en jeu pour les électeurs des critères qui vont au delà des convictions politiques, d'où les revers de 2001 et dans une moindre mesure 2002. Les résultats des municipales de 2008 seront donc suivis avec un grand intérêt.

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